L’influence du pagne africain sur les podiums parisiens et milanais n’est plus à démontrer. Depuis les années 2000, les motifs colorés et les techniques de tissage venues du continent noir ont conquis le cœur des créateurs les plus avant-gardistes. Jean-Paul Gaultier, Stella McCartney ou encore Miuccia Prada – tous ont puisé dans ce riche patrimoine textile pour insuffler une énergie nouvelle à leurs collections. Mais au-delà de l’esthétique, c’est tout un univers symbolique que ces créateurs tentent de s’approprier, parfois maladroitement.
Cette fascination n’est pas sans poser question. Entre inspiration légitime et appropriation culturelle, la frontière reste floue. Les maisons de haute couture qui s’inspirent des motifs kente ghanéens ou du bogolan malien reversent-elles une juste part aux artisans qui perpétuent ces savoir-faire séculaires ? Pas toujours. Certaines marques comme Edun ou Studio 189 ont pourtant montré qu’une collaboration équitable était possible, en travaillant directement avec des tisserands et teinturiers africains.





Le plus intéressant dans cette tendance, c’est peut-être sa pérennité. Loin d’être un effet de mode passager, l’influence africaine s’est installée durablement dans l’imaginaire créatif occidental. Les techniques de teinture à l’indigo, les motifs géométriques du kente ou les imprimés wax sont devenus des classiques revisités saison après saison. Le pagne a ainsi réussi ce tour de force : passer du statut d’exotisme à celui de référence incontournable. Un petit miracle pour un textile longtemps considéré comme « ethnique » par le monde de la mode.





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